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Règlement des ateliers
I. — EXTRAIT DU RÈGLEMENT DES ATELIERS
A. — Séance d’atelier.
Voici quelques dispositions règlementaires appliquées dans nos meilleures écoles.
Mise en train. — Les doivent se rendre aux ateliers en bon ordre et sans bruit. Ils y sont reçus par le Contremaître qui les accompagne au vestiaire où ils revêtent leurs effets de travail et déposent leur coiffure, sauf les forgerons qui sont autorisés à rester couverts en travaillant.
Il est expressément recommandé de ne laisser au vestiaire ni argent, ni aucun objet de valeur.
Après avoir changé de vêtement, les élèves vont, sur un signal, chercher la clef de leur tiroir à outils ou de leur établi dans le meuble disposé à cet effet et ils gagnent leurs places respectives pour se mettre rapidement à l’ouvrage.
L’appel a lieu au début de séance. Quand un élève arrive en retard, il doit se présenter immédiatement à son Contremaître qui consigne l’heure de la rentrée.
Les séances d’atelier étant de véritables classes, tous les exercices qu’elles comportent doivent, comme les mouvements, être faits en ordre et en silence. Cette obligation ne s’impose pas seulement en vue du meilleur rendement des efforts de chacun ; elle est justifiée encore par le danger d’accident, auquel les élèves sont d’autant plus exposés qu’ils apportent dans leur travail un esprit moins attentif et moins réfléchi. Sous aucun prétexte, les interpellations et les changements de place sans nécessité ne peuvent être tolérés.
Travail. — Il vous est formellement défendu de vous livrer, pendant la séance, à un travail autre que celui qui vous a été assigné. S’il s’agit d’une pièce, vous devez l’exécuter aux dimensions indiquées sur le dessin que vous a remis votre Chef des Travaux et en vous conformant aux instructions qui accompagnent ce dessin. Quand votre exercice est terminé, vous le présentez au Contremaître qui le vérifie, l’accepte ou le refuse. Dans ce dernier cas, il motive son refus pour que vous puissiez remédier aux défauts signalés.
Quand votre pièce aura été acceptée, elle sera notée par votre Contremaître, d’après les instructions des pages ci-après. Les exercices les mieux exécutés sont exposés sur un « Tableau d’Honneur » qui figure en bonne place dans l’atelier et que les Contremaîtres renouvellent au fur et à mesure de l’avancement du cours.
Fin de séance. — Dix minutes environ avant la sortie, un signal annonce la cessation du travail. Les élèves rangent leurs outils et leurs pièces, nettoient leur place, ferment leur tiroir à clef et, sur un nouveau signal, se rendent au lavabo où ils se livrent à des ablutions au savon. La toilette terminée, les élèves quittent leurs vêtements de travail qu’ils suspendent au vestiaire. La sortie des ateliers se fait dans le même bon ordre que l’entrée.
1931 Carnet d’Atelier de Fonderie.
1931 Carnet d’Atelier de Fonderie.
B. — Outillage.
Soins qu’il réclame. — Il vous est particulièrement recommandé de prendre soin des outils et des machines mis à votre disposition. Vous devez comprendre qu’il est de votre intérêt de ne rien détériorer. Celui qui se livre à un acte de ce genre porte préjudice à lui-même, à ses camarades et à son Ecole dont le matériel et l’outillage servent à lui assurer de gagner plus tard honorablement sa vie.
Outillage particulier des élèves. — Au début de l’année, un tiroir ou une armoire sera mis à votre disposition pour renfermer vos outils essentiels. Votre Contremaître vous en dictera la liste que vous inscrirez à la page indiquée, avec les prix en regard de chaque outil. Chaque élève, à la prise de possession de son tiroir, doit en faire l’inventaire. S’il constate que son outillage est incomplet, il en informe son Contremaître, faute de quoi il devra rembourser la valeur des outils disparus, car les élèves sont pécuniairement responsables de leur outillage.
Outillage d’établi. — Sur chaque établi sont placés les outils communs à tous les élèves qui y travaillent. Le Contremaître désigne un élève qui a la charge de ces outils et doit en signaler la disparition ou la détérioration. La liste en est affichée sur l’établi.
Outillage général. — Lorsque vous aurez besoin d’un outil ne se trouvant ni dans votre tiroir, ni dans l’outillage de l’établi, tel que taraud, alésoir, filière, bouvet, etc., vous devrez vous le procurer à l’outillage général. Pour cela, vous recevrez quelques jetons en métal portant le numéro d’ordre qui vous est affecté à l’atelier. Ces jetons, placés dans votre tiroir ou dans votre armoire, seront échangés au fur et à mesure contre les outils dont vous aurez besoin.
Tous les outils et accessoires sortis de l’outillage général pendant la semaine doivent être rentrés le samedi soir, à moins d’autorisation spéciale. Cette restitution comporte la remise du jeton à l’emprunteur. Des visites faites au moins une fois par semaine permettent de constater si les élèves ont leur outillage au complet, s’ils le tiennent en ordre et s’ils n’ont dans leur tiroir ou armoire aucun objet étranger à l’inventaire. Les élèves ne doivent avoir, pour le travail exécuté aux ateliers, aucun outil leur appartenant personnellement, à moins d’une autorisation spéciale donnée par le Directeur ou le Chef des Travaux ; dans ce cas, l’Ecole n’est pas responsable des outils apportés par les élèves.
Changement d’atelier. — Quand un élève change d’atelier ou qu’il part en vacances, il remet son outillage à son Contremaître.
Objets perdus ou détériorés. — Dès qu’un objet est perdu ou détérioré, le Contremaître en informe le Chef des Travaux qui inscrit l’élève responsable pour une amende.
Nettoyage. — Les établis, étaux, machines, occupés par les élèves, sont nettoyés par eux tous les jours aussitôt après la cessation du travail. Un certain nombre d’élèves, désignés à tour de rôle dans chaque atelier et pour une semaine, sont chargés chaque jour de balayer les ateliers et dépendances.
C. — Prévention des accidents.
Les dangers d’accidents à l’atelier. — Si les causes d’accident sont nombreuses dans toute Ecole, elles le sont davantage encore dans nos Ecoles techniques, en raison de l’atelier ou l’outillage et les machines sont d’une conduite souvent dangereuse. On ne saurait trop vous éclairer sur la façon dont vous devez vous comporter à cet égard, durant les séances d’atelier. Lisez attentivement les recommandations qui suivent. En vous efforçant de les appliquer, vous éviterez les accidents qui pourraient vous mettre dans l’impossibilité de travailler manuellement.
Moyens de les éviter. — Il vous est interdit :
1° De mettre aucune machine en marche sans vous être assuré que les appareils protecteurs sont en place ;
2° De vous servir d’une machine autre que celle dont la conduite vous a été confiée ;
3° De nettoyer ou graisser en marche les engrenages, les transmissions ou autres organes en mouvement ;
4° De remonter les courroies principales sans faire arrêter le moteur. Dès que le signal d’arrêt du moteur est donné, vous devez débrayer votre machine.
Il est interdit d’abandonner une machine sans la débrayer. Les conducteurs de machines à changement de vitesse par cônes doivent se servir de la perche à crochet pour déplacer la courroie sur les étages des cônes.
Si vous vous apercevez d’un dérangement quelconque dans les organes d’une machine, vous devez arrêter cette dernière et prévenir aussitôt le Contremaître.
Avec les machines à commande électrique regardez bien où vous mettez la main avant de manœuvrer le commutateur.
Ayez soin de toujours tenir libres les abords de votre machine et d’éloigner tous les objets qui pourraient occasionner des chutes. Vous ne devez jamais porter des cheveux longs, ni des vêtements flottants, susceptibles d’être saisis par des organes en mouvement, ni poser la main sur ces organes.
Ceux d’entre vous qui burinent, ébarbent, meulent, etc., doivent se servir, pour ce travail, de lunettes spéciales.
Des affiches placées à bon endroit dans les ateliers rappellent ces recommandations.
D. — Conseils en cas d’accident.
Boîte de secours. — Malgré les prescriptions qui précédent et le désir que vous avez de vous y conformer, des accidents restent toujours possibles. Dès qu’un élève en est victime, le Contremaître fait accompagner, s’il y a lieu, le blessé à l’infirmerie de l’Ecole où les premiers soins lui sont donnés. Si l’accident est grave, qu’un élève soit, par exemple, saisi par une courroie ou les engrenages d’une machine, il faut chercher à mettre le plus rapidement possible la victime à l’abri d’un danger plus grand en arrêtant la machine ou la transmission. En ce cas, il convient de donner aussitôt le signal d’alarme et de débrayer la machine ou de provoquer l’arrêt du moteur. Il va de soi qu’en cas d’accident grave l’appel immédiat du médecin s’impose.
Dans les établissements sans internat, il est nécessaire qu’il y ait aux ateliers de l’Ecole une boîte enfermant les médicaments et objets essentiels permettant d’appliquer un premier pansement immédiat. Cette boîte pourrait être composée de la manière suivante :
Bandes de vieille toile ;
Bandes en coton (tarlatane) de plusieurs largeurs (5, 7, 10 cm) ;
Ouate hydrophile : 250 grammes ;
Gaze aseptique : 20 mètres ;
Teinture d’iode : un flacon de 30 grammes ;
Eau oxygénée un flacon de 500 grammes ;
Alcool à 90° : un flacon de 100 grammes ;
Ether sulfurique : un flacon de 60 grammes ;
Acide borique : une boîte de 120 grammes ;
Huile goménolée à 10% : un flacon de 100 grammes ;
Deux cuvettes en tôle émaillée ;
Une paire de ciseaux ;
Une pince à mors étroits ;
Une pince à artère ;
Des épingles de sûreté et autres ;
Une cuiller à soupe et une à café ;
Un aimant.
Voici les principaux cas d’accident qui peuvent se produire aux ateliers :
Contusions. — Elles résultent d’un choc violent contre un corps dur et non tranchant comme la tête d’un marteau. Elles se manifestent par un gonflement douloureux de la partie meurtrie.
Si la contusion est légère, il suffit d’y poser une compresse d’eau fraîche ou coupée d’alcool camphré. S’il se produit avec une bosse avec épanchement de sang, on exercera sur la plaie une pression plus forte à l’aide d’une bande sous laquelle on aura placé un peu d’ouate pour rendre la pression plus douce et ne pas entraver la circulation du sang.
Si le choc a déterminé une syncope, on étend le blessé horizontalement, la tête basse, en attendant de pouvoir le transporter à l’infirmerie de l’Ecole ou, à défaut, dans une pharmacie.
Coupures et écorchures. — Il est très important de tenir la plaie dans un état de propreté absolue. A cet effet, la laver abondamment à l’eau boriquée ou l’eau oxygénée après avoir enlevé, avec une pince ou les doigts très propres, les corps étrangers pouvant s’y trouver et qui n’offrent pas de résistance. Après le lavage, recouvrir avec une bande pour éviter les souillures et le contact de l’air.
Piqûres. — Faciliter l’écoulement du sang en exerçant avec les doigts une pression autour de la blessure. Recouvrir de teinture d’iode ou d’une compresse d’eau fraîche.
Hémorragies. — L’hémorragie légère cède généralement sous les compresses d’eau fraîche. Comprimer au besoin avec une bande.
L’hémorragie grave nécessite les soins du docteur. En attendant, comprimer la blessure avec un tampon de linge propre et faire une ligature serrée entre la plaie et le cœur, si une artère est atteinte (ce qu’on reconnaît à la couleur rouge vermeil du sang lancé par jets correspondant aux battements du cœur) ; ou entre les extrémités et la plaie, s’il ne s’agit que d’une veine (sang rouge noirâtre s’étalant en nappe).
Paille dans l’œil. — Eviter de se frotter l’œil. Si la paille n’est pas pénétrante, l’attirer avec un aimant. Dans le cas contraire, l’enlever avec une pince, ou mieux, conduire le malade à l’oculiste.
Accidents dus aux conducteurs électriques. — Le domaine de l’Electricité s’étendant de plus en plus nous croyons utile de reproduire ici quelques-uns des conseils donnés à l’appui du Décret du 23 janvier 1927.
« Tout contact avec des conducteurs électriques est dangereux.
« Même si la tension de régime entre conducteurs est faible, comme c’est le cas des basses tensions utilisées pour l’éclairage domestique, un contact avec un sol conducteur peut, dans des conditions spéciales, provoquer un accident mortel.
« Ces conditions, quoique spéciales, ne sont pas exceptionnelles. Pour qu’elles se réalisent, il suffit que la résistance normale du corps au passage du courant électrique diminue sensiblement et qu’en même temps se produise, à travers le corps, une dérivation à la terre.
« Les mains moîtes, une forte transpiration, un sol humide, un contact direct avec des outils ou des pièces métalliques reliés à la terre, des robinets, des canalisations d’eau, de gaz, de vapeur, constituent un danger très sérieux à ce double point de vue ».
En attendant l’arrivée du médecin, voici quels sont les premiers soins à donner en cas d’accidents dus à des conducteurs électriques :
Transporter la victime dans un local aéré, desserrer ses vêtements et s’efforcer le plus rapidement possible de rétablir concurremment la respiration et la circulation.
Pour rétablir la respiration, on doit avoir recours à la respiration artificielle et pour ramener la circulation, on frictionne la surface du corps en flagellant le tronc avec les mains ou avec des serviettes mouillées, en jetant de temps en temps de l’eau froide sur la figure et en faisant respirer de l’ammoniaque ou du vinaigre. Le retour à la vie peut demander plusieurs heures.
N’abandonnez jamais un électrocuté sans avoir des signes certains de sa mort.
1931 Carnet d’Atelier de Fonderie.