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Le journal des retrouvailles des TM1 LIVET EX58
Les TM1 Ex 58 au grand complet
© Fonds TM1 Ex58
La bouteille à la mer lancée par René : « et si nous faisions le projet fou de rassembler tous les TM1 EX 58 de LIVET », a été heureusement repêchée et son contenu a excité tous les espoirs, mobilisé toutes les énergies !
Très vite les premiers acteurs ont été retrouvés, ils ont cherché à leur tour d’autres acteurs, la marmite bouillonnait, la pression montait, l’excitation était palpable, le désir de nous retrouver tous a atteint chacun, le projet s’est constitué rapidement sous l’impulsion de René et de Michel.
Le 18 mars, c’était loin, il fallait préparer l’événement, échanger nos coordonnées, les photos de ce que nous étions devenus, raconter nos histoires respectives pour nous mettre à jour de notre connaissance mutuelle….
Cette longue période préparatoire a excité notre curiosité et nous sommes tous devenus très impatients de vivre ces trois jours de retrouvailles.
A partir de 15 H, ce 18 mars 2010, la découverte allait commencer
Dans un petit salon du hall du Novotel, près de l’entrée, Josic était là, attentif, observant tous les clients qui entraient, cherchant à deviner le nom de tout ancien TM1 EX 58 qui franchirait le porche.
Et ça a marché…Il les a tous reconnus, et embrassés. L’excitation était à son comble, l’émotion débordante.
En trois heures, tout le monde était arrivé, mais tous ne s’étaient pas encore vus car Tran arrivait du Vietnam, Paul de la Martinique, Jean-Pierre de La Réunion, se reposaient dans leur chambre – ainsi que René -, pour être sûrs de tenir le coup toute la soirée.
L’attention et l’écoute étaient à rude épreuve car il fallait – outre reconnaître chacun – faire connaissance avec nos femmes (mot que nous utiliserons ci-dessous pour épouses ou compagnes).
Mais nous étions si demandeurs de ces instants là, qu’ils étaient aussitôt transformés en bonheur.
Le cocktail dînatoire du 18 mars
Pour faciliter la mobilité et accélérer nos échanges, Michel nous avait prévu un cocktail dînatoire qui nous a permis de « picorer » dans les délicieux mets qui nous étaient offerts tout en rencontrant à peu près tous les participants.
René avait prévu les étiquettes d’identification nous permettant de mieux connaître nos femmes, mais aussi à elles, de bien identifier tous ces TM1 EX 58 qu’elles voyaient pour la première fois.
Notre challenge consistait à réussir nos propres retrouvailles, mais aussi à intégrer nos femmes dans notre groupe pour que des relations croisées, chaleureuses, de qualité, puissent s’établir rapidement comme si nous connaissions tous et toutes depuis toujours.
Il semble que cet objectif ait été atteint.
© Fonds TM1 Ex58
Visite des ateliers conduite par Mme Véronique Riboteau assistante du chef des travaux ...
Une autre évidence s’est dégagée rapidement : les externes de l’époque qui n’avaient – à l’évidence – pas pu partager autant d’évènements que les internes dans leur vie à l’école, se sont sentis très proches des ex-internes car les 52 ans écoulés ainsi que leur vie professionnelle et familiale ont gommé toutes les différences.
Michel Pesneau l’a exprimé ainsi : « je me sens un interne comme vous. »
Au cours de cette première soirée, nous avons fait circuler deux feuilles – de messages d’amitié – à l’attention de Rémi Bar et Marie-Claude, ainsi qu’à celle d’Alain Albina qui n’ont pas partagé ces journées avec nous pour des raisons diverses.
Vendredi 19 mars 2010
Le petit déjeuner est une nouvelle occasion de rencontre et nous en profitons tous pour mieux découvrir ce que nous sommes devenus, mais rappeler aussi :
• les petites phrases « assassines » de Monsieur Rousseau pour sanctionner un élève qui a mal répondu en maths,
• des anecdotes vécues avec P’tit Furst en physique, Tchin-Tchin en chimie, Jojo Creveuil en géographie, …
Ou découvrir les commentaires savoureux notés sur le cahier de classe que René David – dépositaire officiel du document en tant que major – avait conservé « par mégarde » ! (Et qu’il remettra le jour même au Proviseur du Lycée Livet en tant que « pièce de musée. »)
Après le petit déjeuner, on se retrouve tous dans un salon préparé pour une projection. René rappelle en quelques mots ce qui s’est passé depuis six mois, remercie ceux qui ont contribué à ces retrouvailles, et en premier lieu TOUS les participant(e)s. Leur présence et leur enthousiasme en font la réussite. Il évoque les raisons diverses pour lesquelles certains camarades ne sont pas parmi nous.
Un moment de recueillement est dédié à la mémoire de Gérard Richard et aux éventuels autres camarades disparus, parmi ceux que nous n’avons pas retrouvés.
On évoque l’idée, qui se répand déjà, qu’il y aura certainement des suites, sans doute sous d’autres cieux et sous d’autres formes…
Ensuite, projection vidéo du DVD réalisé par Hubert à partir de photos souvenirs collectées auprès de nous, montrant des scènes de notre vie à l’école ou lors de sorties en ville, avec toujours un accompagnement musical de notre époque. Nous étions véritablement transportés 52 ans en arrière.
Les souvenirs ainsi ramenés à la lumière actuelle en ont déclenché d’autres en cascade et nous aurions pu tenir des journées à en faire renaître !
Nos femmes ont bien sûr profité de ces intenses moments d’émotion pour découvrir et comprendre ce que nous avions vécu et ce qui nous unissait toujours aujourd’hui. Les échanges croisés qui s’ensuivirent ont permis à tous et à toutes de se sentir plus proches, et de former très vite un groupe homogène et uni.
Après le déjeuner, notre programme nous conduisit vers les hauts lieux de notre histoire commune : LIVET
Transfert en voitures ou à pied malgré une petite pluie un peu fraîche et nous voici réunis autour de M. Daniel Chauvel professeur (récemment retraité) de sciences physique en PT* (Physique Technologie « étoilée », cette étoile est une distinction qui montre que ces classes ont un très grand pourcentage de réussite aux concours d’entrée des Grandes Ecoles), trésorier de l’Association pour l’histoire du Lycée LIVET, de M. Claude Briantais, professeur de philo, responsable de l’organisation du Centenaire de l’installation de LIVET rue Dufour (qui s’appelait encore rue St-Donatien), et de Mme Véronique Riboteau, Assistante Chef des travaux.
La visite va se dérouler en 3 parties :
1) Visite des ateliers sous la conduite de Véronique Riboteau et de Daniel Chauvel,
2) Rencontre avec les élèves d’une classe de 1° année de prépa en présence des deux professeurs ci-dessus,
3) Pot avec le Proviseur de Livet et le Chef des Travaux, qui sont venus nous rejoindre à la fin de la rencontre avec les élèves.
La visite des ateliers a été précédée d’une présentation globale de l’école avec ses nouveaux cursus, faite par Véronique Riboteau, et nous retiendrons les quelques données suivantes :
Livet compte aujourd’hui 1623 élèves dont environ 10% de filles. Le nombre d’internes est proche de 300.
Les élèves sont répartis en 11 classes de seconde, 14 classes de 1°, terminale et BTS, 4 classes de préparation aux grandes écoles (CPGE) qui sont PT* et PTSI* (Physique, Technologie, Sciences Industrielles), 1 classe ATS (L’ATS est une classe préparatoire mathématiques spéciales technologique réservée aux étudiants titulaires d’un BTS ou d’un DUT. Peuvent également faire acte de candidature des étudiants sérieux et motivés issus des filières scientifiques BAC+2.) pour les élèves titulaires d’un BAC+2, qui peuvent en un an préparer le concours spécifique d’entrée aux écoles d’ingénieurs.
Livet délivre aujourd’hui un diplôme BAC + 4, le DSAA : Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués.
Livet continue à être un ascenseur social pour ses élèves lesquels choisissent tous d’entrer dans cette école dont les diplômes permettent toujours d’accéder rapidement à un emploi dans le domaine pour lequel ils se sont formés. Le travail et la discipline y semblent toujours de rigueur (mais la discipline a évolué quand même !)
Les ateliers sont dans des bâtiments nouveaux, on y découvre : des laboratoires où les élèves font des TP, des machines d’usinage qui semblent très modernes. La théorie y est proche de la pratique, ce qui intéresse les jeunes. Les technologies abordées sont au goût du jour : automatismes et gestion de l’énergie en usine ou dans l’habitat, panneaux solaires, mais aussi centres d’usinage…
L’un d’entre nous « aurait bien versé quelques larmes de nostalgie pour ces ateliers de menuiserie, fonderie, forge, chaudronnerie et mécanique qui ont disparu, tout comme son magnifique tour Ernault, si fier, avec ses outils à pastilles de céramique qui bleuissaient les copeaux, remplacé par d’énigmatiques machines endormies sous leur carapace de protection ».
Mais peut-être est-il un grand sentimental ?
La visite de tous les bâtiments nous a enfin entraînés dans les lieux chargés de notre histoire, avec leurs vieilles pierres, les cloîtres, la cour d’honneur, l’ancienne chapelle qui servait à l’orchestre, à la chorale, et à la séance de cinéma du samedi soir…
Ce fut alors un déchaînement de photos de groupes avec ou sans nos femmes, il fallait bien montrer les différences des personnages 52 ans après, dans le même cadre !
Nous avons enfin découvert la crypte que nous n’avions jamais vue car elle abritait la chaufferie.
Cette crypte qui s’étend jusque sous la chapelle, a été très bien restaurée et mise en valeur. Elle sert de réserve pour la mémoire de l’Institution LIVET, et recèle beaucoup de trésors : machines d’usinage très anciennes, antiques instruments de mesure de laboratoires, maquette de l’Institution Livet, de l’école d’aujourd’hui, statue en bronze et tableau d’Eugène Livet, plaques de cheminées en fonte autrefois coulées à la fonderie, modèles en bois de pièces mécaniques, archives précieuses de l’école, vieux livres et journaux parlant de l’institution Livet …. Bref, une mine de renseignements pour tous ceux qui rêvent de recherches historiques.
La rencontre avec les élèves d’une classe de 1° année de prépa
Ils sont arrivés avec leurs sacs à dos ou leurs valises car nous étions un vendredi soir.
Avec leurs profs, ils avaient pris connaissance des mini CV que Josic nous avait invités à rédiger à leur attention, et ils ont assouvi leur curiosité en nous posant des questions sur la variété et les particularités de nos parcours professionnels, y a-t-il un problème moral à travailler dans le domaine de l’armement ?, chacun peut-il se former pour exercer plusieurs métiers très différents dans sa carrière ?, la pratique des langues étrangères, la grande mobilité géographique, le doctorat …
Puis le Proviseur, M. Michel Noël, est venu nous rejoindre avec le Chef des Travaux, M. Gérard Meerts, pour compléter l’accueil que nous avaient réservé les professeurs présents, se présenter à nous, et nous inviter à partager un pot de l’amitié avec les élèves qui pouvaient rester.
© Fonds TM1 Ex58
Quatre évènements sont aussi à noter :
• La distribution par Daniel Chauvel du livre « L’Institution LIVET » d’Eugène Livet à chacun de nous.
Échange avec Mr Daniel Chauvel
© Fonds TM1 Ex58
• Quelques photos ou prises de vue de notre passage par une équipe de reportage qui tournait un film à l’occasion du Centenaire de l’installation de l’école rue Dufour, sous la conduite de Claude Briantais.
• La remise à Daniel Chauvel d’une somme que nous avons décidé de donner à l’Association et aux professeurs en remerciement pour l’accueil qui nous a été réservé.
• Au cours de cette visite, nous avons fait la connaissance de Benoît Picherit, neveu d’Emile, qui enseigne l’histoire–géographie à LIVET.
Et une dernière information : vers la mi novembre, sera célébré le Centenaire de l’installation de Livet rue Dufour, et une exposition sera faite relative à ce Centenaire sera faite dans l’école d’architecture de Nantes. Nous y sommes invités.
De retour à l’hôtel, pour faire bonne mesure avant le dîner, Paul Léopoldie nous a fait la surprise de nous préparer un apéritif typique de sa Martinique natale : le ti-punch.
Ce fut un vrai spectacle avec beaucoup de commentaires sympathiques concernant : l’art et la manière de découper les citrons verts – spéciaux pour le ti-punch –, le dosage du sucre de canne – lui aussi particulier – …et enfin la dégustation qui ouvre l’appétit.
Pour rappeler le souvenir ancien des crevettes séchées, en provenance de son pays, Tran nous en a justement apporté une boite qui a complété l’apéritif.
Notons que le Novotel a aimablement mis à notre disposition les verres et autres matériels. D’une façon générale, nous avons apprécié l’accueil attentif et chaleureux du personnel de Novotel qui a cherché à comprendre le sens de notre rassemblement et qui nous a intelligemment servis.
Après l’apéritif, ce fut le dîner, avec permutation des convives pour multiplier les échanges, et pour clore cette journée très dense :
Une conférence de Tran Huu HANH : Peut-on allonger l’espérance de vie jusqu’à 100 ans ?
Nous n’allons pas en rappeler ici le contenu car nous l’avons tous reçu sur Internet, mais nous pouvons essayer de décrire l’ambiance que Tran a réussi à créer avec son auditoire attentif.
Tran, un conférencier rompu à l’exercice (ingénieur et médecin), devant un public de vieux amis, qui retrouvent les réflexes de leurs 20 ans, cela engendre rapidement beaucoup d’interactions avec Tran, souvent de franches rigolades amicales, une ambiance sympathique et décontractée malgré le sérieux du sujet.
Nous comprenons rapidement l’apport mutuel des études d’ingénieur, de médecine car les recherches sur l’espérance de vie humaine combinent nécessairement beaucoup de domaines étudiés dans ces écoles.
Merci à toi Tran de nous avoir entr’ouvert cette fenêtre sur tes recherches dont les retombées nous concernent tous et toutes. Nous en redemanderons une autre fois !
Samedi 20 mars 2010
Après une bonne nuit de repos, nous partageons un bon petit déjeuner, toujours en croisant les rencontres, et en enrichissant notre mémoire collective grâce aux apports de chacun.
Nous sentons que le temps passe vite car déjà quelques uns ont dû nous quitter, c’était programmé, et nous profitons du reste de la matinée pour continuer à évoquer des souvenirs, et à souder notre groupe élargi à nos femmes.
A nouveau, on évoque d’autres rencontres analogues car tous et toutes le souhaitent.
Sûrement des centaines de photos ont été prises et nous devrons les sélectionner avant de les partager.
La visite des « machines de l’île » sur le site des anciens chantiers navals
C’était une belle occasion d’avoir une activité commune. Je n’ai pas pu y participer, mais on m’a raconté que c’était amusant pour les amateurs de mécanique et pour les enfants. Il y a notamment un énorme éléphant qui se promène (et promène des visiteurs).
La soirée du 20 mars où nous étions encore 12 participants
Au retour de la visite, un événement sportif important – le match de rugby France / Angleterre du tournoi des Six Nations – a captivé certains d’entre nous, tandis que d’autres préféraient se reposer ou continuer à échanger entre eux après le dîner. Ce dernier dîner de nos retrouvailles fut à nouveau très chaleureux et confirme notre désir de rééditer ce type de rencontre.
Le ressenti de nos épouses ou compagnes lors de ces retrouvailles
Avant cette rencontre une certaine appréhension était ressentie car la majorité d’entre elles ne connaissait personne dans le groupe. Certaines craignaient aussi que « nos rêves fous » attendus de ces retrouvailles ne soient un peu déçus, car les jeunes adultes étudiants que nous étions ont été transformés par la vie et le temps. Et pourtant, dès les premiers moments de l’accueil dans le hall de l’hôtel, elles ont été soulagées. Le cocktail dînatoire amplifia ce soulagement, et tous les repas furent des occasions de découvertes mutuelles et d’échanges qui ont contribué à créer une ambiance confiante et détendue.
Le spectacle du bonheur de nos retrouvailles, l’ambiance tout de suite chaleureuse entre les hommes, les a rendues heureuses elles aussi, et elles se sont senties à l’aise. Au début, elles se sont un peu retrouvées entre elles parce qu’on avait tant de choses à se dire ! Mais, aspect positif, cela leur a permis de se connaître rapidement … Elles ont été étonnées par la qualité et la simplicité de nos relations après une telle absence, mais aussi par la facilité avec laquelle, elles qui ne s’étaient jamais rencontrées, se sont rapprochées. Comme si le ciment qui nous unissait encore avait prise, aussi, sur elles. La visite de l’école, trouvée un peu ennuyeuse par certaines femmes, a été perçue majoritairement comme émouvante et enrichissante. La rencontre avec les élèves a été considérée comme un point fort.
L’organisation générale a été menée de main de maître…
Conclusion : elles ont envie de se retrouver à nouveau toutes ensemble avec nous.
Nous ne pouvons clore ce premier journal des retrouvailles de la TM1 LIVET EX 58, sans féliciter ni remercier René d’en avoir été l’initiateur puis le porteur avec l’aide efficace de Michel.
Félicitations et remerciements aussi à Josic pour la préparation de la rencontre avec les jeunes de Livet ainsi qu’à Hubert pour ses contacts avec M. Briantais, et pour la création du DVD de « notre histoire ».
A suivre !
Daniel ROULLIER
(avec l’aide de quelques camarades)
Avril 2010
© Fonds TM1 Ex58