- Accueil
- Galerie de photos
- Repères chronologiques
- Eugène Livet
- Inventaire Crypte
- Architecture et Parc
- 1910-2010
- Archives et Patrimoine technologique et scientifique
» Voir les dernières insertions
» Faire une recherche
» Plan du site
Concert à l’Auditorium du lycée Livet. Ensemble Arborescence, le 14.10.2010
Jeudi 14 octobre 2010 11H
Auditorium du lycée Livet
Public : élèves et étudiants
© Photo M.S
Concert de percussions. Ensemble Arborescence
Intervenants : Alexandre CADIC, Pierre-Adrien THEO, Quentin LEPLAT, Simon DELHOMEAU, Camille BERTHELIN, Nicolas MUNCK.
© Photo Arborescence
© Photo Arborescence
© Photo Arborescence
Durée du concert : environ 1 heure
© Photo Arborescence
Des explications seront données concernant le contexte des œuvres et les instruments
2 compositeurs japonais à découvrir : Minoru Miki et Toru Takemitsu
Pièces au programme :
Marimba Spiritual de Minoru MIKI
Quatuor : Marimba solo et trois percussionnistes
Instrumentarium
Claviers : 1 marimba (5 octaves)
Bois : Wood-blocks aigus et médiums (6 au total), tambours de bois.
Peaux : 1 paire de bongos, 2 toms (médium et aigu), Timbales ou tambour africains (des Dun dun)
Métaux : 1 jeu de crotales, bols japonais, gongs.
Cette pièce a été composée durant l’année 1983. Il s’agit en fait d’une commande de la marimbiste et percussionniste Japonaise Keiko ABE.
La percussion tient une place prépondérante dans l’œuvre de Minoru Miki. L’on pense notamment à sa pièce pour marimba solo : Time for marimba écrite en 1968 ou encore à son Concerto pour marimba et orchestre composé en 1969.
Parallèlement à l’écriture de ces deux pièces, Minoru Miki fonde l’ensemble Pro musica nippona, ensemble exclusivement composé d’instruments traditionnels Japonais. Minoru Miki va s’atteler à la composition de nombreuses pièces pour cet ensemble. Son objectif est réellement de renouveler l’écriture de ces instruments mais aussi de les faire connaître à travers le monde. C’est dans ce contexte que la marimbiste Keiko Abe lui commande une pièce pour marimba solo et ensemble de trois percussionnistes. Minoru Miki commence à écrire cette pièce le jour de Noël 1983, il la finalisera le 13 janvier 1984.
Il n’est pas anodin de souligner que durant cette période l’Afrique a connue une terrible période de famine. La pièce Marimba Spiritual ne peut se comprendre sans cet élément de contextualisation.
La première partie de l’œuvre est, en effet, conçue comme une sorte de requiem à la mémoire des victimes. La seconde partie (la section rapide) quant à elle prône l’espoir et une certaine forme de résurrection.
Le titre Marimba Spiritual est en fait l’expression de l’ensemble de ce processus compositionnel. Cette pièce a rapidement connue un vif succès. Elle fait aujourd’hui partie des grands standards de la musique d’ensemble et est jouée partout à travers le monde. Son succès vient surtout de la multitude de contrastes qu’elle met en œuvre.
La première partie propose d’intéressantes combinaisons de timbres entre le marimba et les trois percussionnistes. La seconde partie quant à elle s’inspire librement de rythmes issus du répertoire des tambours japonais (notamment de la zone au nord-ouest de Tokyo).
La première mondiale de cette pièce a eu lieu le 18 mars 1984 au Concertgebouw d’Amsterdam (avec Keiko Abe et le Nieuwe Slagwek Groep Amsterdam).
La durée de la pièce est d’environ 14 minutes.
Minoru MIKI est né à Tokyo en 1930. Diplômé du département de Musique de l’Université d’Etat de Tokyo. A réalisé 8 opéras couvrant 1500 ans d’histoire japonaise, parmi lesquels : La Revanche d’un acteur, Joruri, le Dit du Genji, Wakahime, avec des versions anglaises. Beaucoup de pièces de musique orchestrale dont Symphonie pour Deux Mondes, Mémoire de la Terre ainsi qu’un grand nombre de morceaux de musique de chambre tels que String Quartet, Marimba Spiritual ou des morceaux à un seul instrument.
La moitié de ces œuvres, commandes de pays étrangers, font maintenant partie du répertoire international. Minoru MIKI a écrit aussi beaucoup de chansons, des œuvres chorales et a travaillé dans le domaine de la musique instrumentale japonaise. Il s’est aussi illustré dans la musique de films pour avoir écrit celle de l’Empire des sens. A publié Composing Method of Japanese Instrument, Essays during composing the opera The Tale of Genji.
A fondé Pro Musica Nipponia, Opera Theatre UTAZA (Miki Opera Company), Yui Ensemble, Orchestra Asia, Aura-J, Asia Ensemble and Hokuto International Music Festival.. Il a aussi remporté les prix suivants : National Grand Prize, Giraud Opera Prize, Purple Ribbon Metal, 20th Fukuoka Asian Culture Prize. Minoru MIKI est le premier lauréat japonais du Prix des Arts et de la Culture.
© Photo Arborescence
Rain Tree de Toru TAKEMITSU
La durée de la pièce est d’environ 12 minutes
Instrumentarium :
2 marimbas (5 octaves et 4 octaves 1/3), et un vibraphone (4 octaves) ainsi qu’un jeu de crotales ou cymbales antiques pour le vibraphoniste. Les deux marimbistes, disposent également d’un crotale.
4 musiciens
Note : un certain nombre d’informations sont disponibles sur la base Bhrams de l’Ircam. Celles-ci ne concernent pas directement la pièces mais une autre oeuvre du compositeur qui fait partie du même cycle que Rain Tree.
Dans la production de Toru Takemitsu se trouvent plusieurs pièces regroupées en cycles, basés sur la contemplation, Rain Coming participant de la contemplation de la pluie, ainsi que Garden Rain, Rain Tree et Rain Spell ; la série d’œuvres portant le litre de Waterscape. L’abstraction du propos permet au compositeur de se mouvoir librement au travers de sa symbolique, d’établir un réseau de signifiants musicaux propres à déployer sa vision de créateur que stimule la contemplation.
Takemitsu nous dit : « Mon intention est que ces pièces passent par les différentes métamorphoses de la mer de la tonalité, comme l’eau circulant dans l’Univers ».
Le fil conducteur de Rain Coming est une phrase de la flûte alto en sol, dont l’intervalle prédominant est la tierce majeure. La phrase progresse par ondes, portée par une harmonie très délicate, avant une série de variations, certaines étant très courtes.
Il s’établit ainsi un système de respiration qui semble animer le discours comme le vent module la chute de la pluie, en modifie les aspects alors qu’il s’agit toujours de la même eau. Chemin faisant, la flûte alto revient exposer ses mélismes, enrichis des caractéristiques intervalliques de l’harmonie qui l’enveloppait dès l’ouverture.
Ceci conduit à une période plus violente, très rythmique, quoique d’une texture toujours aussi délicate et parsemée de petites formules sibilantes confiées aux cordes. Dans le contexte de la culmination, elles sont déjà la figuration de la grande plage de calme qui va succéder pour mener à l’accord final, axé autour d’un ré bémol réparti sur cinq octaves.
Le travail des octaves est du reste important dans cette musique où elles jouent d’une part le rôle de stabilisateur, et d’autre part de polarisateur tonal, la tonalité étant un propos majeur pour Takemitsu. Il lui confie une fonction cohésive de tout temps inhérente à sa nature, mais exploitée de manière pleinement originale.
Frédérick Martin, programme de la création française