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Récit d’un officier allemand
Vue sur le quartier
Il n’a pas le temps d’admirer Nantes. En revanche, il offre une description précise de l’hôpital. Il apprend qu’il s’agit d’un ancien couvent. Le bâtiment est une grande bâtisse grise aux nombreuses fenêtres. A son arrivée, il compte trois étages. On entre dans le bâtiment par la porte centrale qui donne sur un petit vestibule à trois portes. L’intérieur est peint en blanc et paraît très propre. Il est plus précis sur son lieu d’internement et de convalescence quand il s’apprête à le quitter le 21 octobre. En effet, il indique l’adresse de l’hôpital, au numéro 3 de la rue Saint-Clément dans un ancien séminaire devant devenir une maison de commerce dit-il. Le médecin chef qui dirige cet établissement est un nommé Champion. Le personnel médical se compose de quatre docteurs, d’un chirurgien et de nombreux infirmiers et infirmières. D’après ce qu’il sait, l’hôpital est destiné à accueillir environ 200 blessés qui ne sont pas gravement atteints. Plus grand et permanent, l’hôpital Broussais de Nantes est destiné aux blessés plus grièvement touchés.
Le premier jour, il partage sa chambre avec un soldat allemand. Son lit est étroit ; il est couvert de draps gris et d’une couverture. La pièce est vide et la fenêtre donne sur la cour qui est close par les bâtiments de l’hôpital. Une porte qui se ferme de l’extérieur est installée. Dans la soirée du 11 septembre, Eisbein est déménagé dans une chambre individuelle avec une table de nuit en bois blanc qui lui sert aussi de bureau pour écrire. D’une superficie de trois mètres sur quatre, les murs blanchis à la chaux, la chambre d’Eisbein est au deuxième étage. Le mobilier mis à sa disposition comprend un lit de fer, un matelas de paille, des draps de toile grise et une couverture (deux par la suite). Le tuyau noir du poêle passe au dessus de son lit. La chambre a une entrée en retrait sur le couloir principal et elle est éclairée par une fenêtre aux rideaux de papier bleu, sinon il n’a aucun autre moyen pour être éclairé. Il n’a pas le droit de l’ouvrir mais il a une belle vue puisque de sa chambre, tournée vers l’ouest, Nantes lui apparaît en pente douce. En face, il peut admirer un grand bâtiment avec de grands murs de pierre et de jolis jardins. Sur sa gauche, il aperçoit le cloître (le n° 4 de la rue Saint-Clément) et au fond la caserne. A sa droite, de l’autre côté d’une route, il découvre un grand jardin et derrière une église. D’après Eisbein, la route pavée qu’il voit est nommée route de Paris et un tramway l’emprunte régulièrement.
Mickaël Bourlet.
Tous droits réservés.
Le séminaire de philosophie (aujourd’hui l’IUT) est le lieu de détention vraisemblable de l’officier allemand entre septembre et octobre 1914.
Nantes - Ancien séminaire de philosophie, rue Saint-Clément - 210 lits - Fonctionne du 25 août 1914 au 24 septembre 1916