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Equipement
Equipement
L’lnstitution Livet fêta en 1887 l’arrivée du 500e élève ; leur nombre atteignit 529 à la fin de l’année scolaire, 567 en 1888-1889, passa 600 les années suivantes.
Le 20 Octobre 1882, M.Livet avait acheté à son voisin, M.Moularque, pour une somme de 50000 fr. — 20000 fr. payables en 1883, 30000 fr. en 1886 — la maison à deux étages et le jardin du numéro 2, rue Sainte-Marie. Le moment était venu d’aménager la nouvelle acquisition et d’augmenter ou de moderniser partout dans l’établissement les diverses installations.
Nous avons, dans son détail, le récolement complet du matériel, dressé en 1898, au moment de la cession de l’Institution à l’Etat. A côté du dénombrement des objets classiques formant le mobilier ordinaire des salles d’études et des bâtiments d’internat, l’équipement industriel et scientifique de l’Ecole est donné au cours d’une longue liste qui comporte notamment les indications suivantes : (1)
Atelier d’ajustage :
Une machine à vapeur de huit chevaux à condensation avec générateur, un réservoir pour le générateur, un injecteur pour alimentation, un graisseur continu, système Brun, etc… ;
120 étaux avec leur outillage de limes, burins, rivoirs, équerres, compas, bédanes, etc… ;
95 mètres d’établis avec cent tiroirs ;
8 marbres, cinq cent kilogrammes ;
1 tour à banc coupé ;
1 tour parallèle de deux mètres entre pointes, soit 2m. 25 de longueur de banc ;
1 tour parallèle de un mètre deux cents millimètres entre pointes ;
1 tour parallèle à pointes ordinaires de huit cent millimètres entre pointes ;
4 petits tours ;
1 machine à raboter ;
(1) En 1898, les ateliers de l’Ecole de Vierzon occupaient une superficie de 1.150 m2 ; ils possédaient : Pour l’ajustage : 1 magasin et 1 atelier d’outillage, 90 étaux, 9 tours à fileter, 6 tours au crochet, 1 étau-limeur, 2 raboteuses (dont l’une de 2 mètres de course), 4 perceuses (dont une radiale), 1 scie à métaux, 1 mortaiseuse, 1 fraiseuse universelle système Bouhey, 1 machine à affûter les fraises, système Kreuzberg ; pour la menuiserie : 48 établis avec leur outillage, 6 tours au moteur, 1 tour en l’air, 1 dégauchisseuse, 1 mortaiseuse, 1 toupie, 1 scie à ruban, 1 magasin d’outillage ; pour la forge : 12 forges à ventilateur, leur outillage, 1 marteau-pilon à vapeur et 1 cisailleuse.
1 machine à mortaiser de cent cinquante millimètres de course ;
1 machine à fraiser horizontale et verticale ;
1 machine à percer à colonne avec étau et plateau ;
1 machine à percer ordinaire ;
2 machines murales ;
1 poinçonneuse cisaille ;
1 machine à percer hydraulique Roux ;
et le petit outillage ordinaire : crochets et planes de tourneur, scies, outils à chariots pour machines-outils, filières, alésoirs, porte-lames pour machines à fraiser, etc…
Atelier de forge :
2 forges ;
1 machine à étamper ;
3 enclumes de cents kilos ;
1 boulonnière ;
1 marbre, 1 étau, outils divers, etc…
Atelier de menuiserie :
24 établis de menuiserie avec leur outillage ;
2 bancs de 2 tours à bois chacun ;
1 scie à ruban ;
1 machine à affûter ;
1 petit magasin d’outillage.
La même liste donne tout autant de détails pour les laboratoires de physique et de chimie, la classe d’histoire naturelle, le comptoir commercial, l’atelier de fonderie, les salles de modelage et de dessin ainsi que pour le cours « spécialement destiné à l’étude de l’électricité et de ses applications » et qui, ouvert en 1893, possédait une salle, un matériel d’expériences et un atelier renfermant « une dynamo, son tableau et sa canalisation, un tour parallèle en fonte avec chariot, une machine à diviser, un vernier, etc… » Pour en arriver à cette organisation de leur établissement, à plusieurs reprises, de 1870 à 1898, MM. Livet s’appliquèrent à établir des projets qui, à quelques variantes près, furent semblables à celui-ci :
Mars 1874
FRAIS DE NOUVEAUX AMENAGEMENTS PROJETES POUR UN PLUS GRAND NOMBRE D’ELEVES
— A —
Atelier de mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.000 Frs.
— menuiserie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.000 Frs.
— modelage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.000 Frs.
________
16.000 Frs.
— B —
ACHAT DE COLLECTIONS ET MATERIEL
Mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.000 Frs.
Frais d’entretien. . . . . . . . . . . . . . . 1.500 Frs.
Achat de matériel pour ateliers de menuiserie . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.200 Frs.
Achat de modèles de dessin et instruments. . . . . . . . . . . . . . . . . 2.000 Frs.
________ 10.700 Frs.
Report . . . . 16.000 Frs.
_________
Total . . . 26.700 Frs.
Bon an, mal an, la subvention du Ministère du Commerce variait entre 2000 et 5000 fr., bien que le Gouvernement s’en tînt encore, à peu de chose près, en matière d’enseignement technique, à la déclaration faite au Corps législatif le 19 Mars 1870 par une commission chargée d’enquête : « La Commission a reconnu la haute importance de l’enseignement technique, elle a signalé tous les avantages que le développement de cet enseignement devait assurer à l’industrie, mais elle n’a pas pensé qu’il convînt de le réglementer ; il lui a paru que l’initiative individuelle et celle des Assemblées locales, conseils généraux, conseils municipaux, chambres de commerces, était préférable à l’action de l’administration, dont le rôle devait se borner à surveiller et à encourager ». C’est ce que reconnaissait, en 1888, dans son ouvrage « Technical Education in France », J. Schœnhof, étudiant pour le comte du Gouvernement américain, les conditions de l’enseignement technique dans notre pays : « Je puis affirmer que la plupart des nouvelles méthodes en usage dans l’enseignement public sont dues à l’initiative d’hommes enthousiastes et énergiques comme M.Livet. Par le travail qu’ils poursuivent et les résultats qu’ils obtiennent, ils sont les promoteurs des nouveaux systèmes d’enseignement adoptés par le gouvernement et introduits dans ses écoles ».
Toutefois les « encouragements » donnés par le gouvernement restaient modestes. En 1885, sur un budget de 3 milliards, le Ministère du Commerce recevait 389.488 francs au titre de l’enseignement technique. 326.025 francs revenaient aux Ecoles des Arts et Métiers. Les subventions aux établissements privés n’atteignaient que 28.750 francs : à quelques milliers de francs près, c’était le crédit porté au chapitre 15 du budget du Ministère de l’Agriculture : le montant des primes pour la destruction des loups était en effet de 25.000 francs.
Georges Creveuil, Eugène Livet 1820-1913.