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Benjamin Péret
© Archives lycée Livet
Benjamin PÉRET ou l’échappé définitif
Ensuite, Brille-Babil fit le tour de la ferme afin d’apaiser les esprits. Il assura aux animaux que la résolution condamnant le commerce et l’usage de l’argent n’avait jamais été passée, ou même proposée. C’était là pure imagination, ou alors une légende née des mensonges de Boule de Neige. Et comme un léger doute subsistait dans quelques esprits, Brille-Babil, en personne astucieuse, leur demanda : "Êtes-vous tout à fait sûrs, camarades, que vous n’avez pas rêvé ? Pouvez-vous faire état d’un document, d’un texte consigné sur un registre ou autre ?" Et comme assurément n’existait aucun écrit consigné, les animaux furent convaincus de leur erreur.
George Orwell. La ferme des animaux. Paris, Champ Libre, 1981, p. 73-74
Une remontée en surface vient de s’accomplir : celle de Benjamin Péret. Les plus pressés exigeront une part. Celle des lambeaux. D’autres, plus avisés peut-être, chercheront ailleurs.
Les mânes de Péret vont être heureuses. L’année de son passage à Livet revient. Péret rentre en grâce. Orchestre !
L’intérêt des biographes pour les raccourcis ne datent pas d’hier.
Une préparation aux Arts et Métiers pensez-donc ça impose. La mère de Péret a dû probablement se tromper en prenant les mesures. Le manteau était trop grand pour le jeune Benjamin. Mais, on peut toujours chercher, Péret ne parle nulle part de son passage à Livet !
Sous un autre angle de vue : Celui qui découvre n’invente pas. Il ne fait que trouver ce qui existait auparavant. Inventer exige qu’on trouve une solution à un problème. Péret ne fait pas problème à ce que je sache ; sa poésie ne supporte aucune résolution. Péret ne découvre pas, il n’invente pas, il crée.
Pour Benjamin Péret, c’était entendu. Il est passé, disait-on, par Livet...
Resterait à exhiber des éléments suffisamment tangibles pour qu’il fasse un décisif retour vers Livet. Magnifique.
Peut-être va-t-on découvrir un document photographique d’époque (paru dans la presse il y a quelques décennies, une nouvelle lettre, une photo du jeune Benjamin Péret ?). Ce serait excellent si cela nous obligeait à plus de discernement.
Mais les lycées sont faits pour rendre des hommages appliqués aux poètes (et, prendre parfois leur nom) ; veiller sur les styles et leur construction. Les lycées ne sont pas faits pour retenir les poètes !
La poésie dès lors est cette veine qui affleure dans la culture. Les piqures sont, bien souvent, des rappels appliqués et programmés. L’art des prélèvements anthologiques est le résultat d’une longue pratique : celle des éditeurs ; celle aussi des professeurs face aux élèves, face à l’institution.
Mais la poésie ne protège pas le poète, pas plus qu’elle n’immunise son lecteur de ses propres passions.
Le rapport que nous entretenons avec les poètes n’en est que plus redoutable !
Les poètes apprennent entre eux. Mais il faut les séparer. Souvent.
Ce passage à Livet, ce grand silence maintenu par Benjamin Péret occupe fort. On peut même se demander si le bassin, dans le Parc du lycée, n’a pas servi d’écloserie pour les poissons rouges surréalistes. Il n’est pas impossible qu’en 1912-1913 on ait remplacé le frai naturel amoindri par les fortes crues de la Loire.
Dans ce cas, on ne sera pas très étonné d’apprendre que le 31 juillet 1913 (au soir) Benjamin Péret se rendit rue Crébillon, un registre sous le bras, puis redescendit calmement vers la Fosse tenant sous le même bras un bivalve marin en forme de couteau. Cette forme de lyrisme est dûment attestée dans la mémoire nantaise.
Qui oserait annexer la très brûlante ellipse d’une vie ? Qui ?
Benjamin Péret, précisément parce que le passage à Livet ne passe pas, se moque d’une biographie aussi extensive que structurée. Il se moque encore plus des touches de vie coloristes "nantaises" qu’on lui attribue généreusement en poste restante. L’anté-posthume, l’inventaire autobiographique rétrospectif peut désormais commencer.
En 1972 (déjà !) il avait été décidé de "retrouver" Benjamin Péret dans ce même lycée. La perfection journalistique n’a pas de limites ! Rien de tel pour entretenir le sentiment où l’exactitude se mêle à la déréliction. Les biographes apprécieront.
Manque encore la photo. À ce rythme, on finira bien par la trouver sinon par l’inventer.
Benjamin Péret abandonné à lui-même : Non ! C’est beaucoup trop risqué.
Je ne mange pas de ces biographèmes là.
Claude Briantais
Maison natale de Benjamin Péret, 15 rue Alsace Lorraine à Rezé
© Photo Karim Larhlid
Le 4 juillet 1899 naissance de Victor, Maurice, Paul, Benjamin Péret à Rezé près de Nantes. Ascendance maternelle bretonne et vendéenne. Père, d’origine méridionale, fonctionnaire. Après la séparation de ses parents, en 1901, il sera élevé par sa mère. 1905-1912
Enfant turbulent, il préfère l’école buissonnière à la « lourde sujétion de l’école ». 1912-1913
Préparation aux Arts et métiers (École Livet). Ne manifeste aucune volonté pour l’étude. Démissionne le 31 juillet 1913. Bref passage dans une école de dessin industriel.
Source : site de l’Association des amis de Benjamin Péret.
Benjamin Péret, poète, d’un seul tenant, est mort très riche – laissons les critiques s’en apercevoir après-demain. Il me semble que peu lui importait. Je ne veux ce soir que rouvrir ses poèmes et me laisser arrêter par un titre, titre dédié à l’amitié et à la fidélité, qui ôterait aujourd’hui même à ses ennemis l’envie de sourire : " Toute une vie ". Mot auquel si peu d’existences peuvent se mesurer, mais la suivre oui, qui agrandit, pour moi infiniment ses poèmes, et que la mort aujourd’hui contresigne – c’est si rare, impeccablement.
Julien Gracq
Benjamin Péret avec Leonora Carrington (artiste peintre surréaliste) à Mexico. : Les Amis de Benjamin Péret
C’est un des grands oubliés, une figure pourtant, du mouvement surréaliste et qui fut le meilleur ami d’André Breton. Il y a cinquante ans mourait "Benjamin de Nantes", alias Benjamin Péret, né à Rezé en 1899 et mort le 18 septembre 1959. Il fait aujourd’hui l’objet d’une triple actualité. Une exposition lui est consacrée à Paris en ce moment à la Maison de l’Amérique Latine dans laquelle on retrouve livres, manuscrits et des photographies prises par Benjamin Péret au cours de ses différents séjours au Brésil et au Mexique.
Un catalogue (en souscription) est disponible sur le site des "amis de Benjamin Péret" (www.benjamin-peret.org) tandis que Nantes dévoile une exposition sur "Nantes et le surréalisme" à partir du 23 octobre prochain, à la médiathèque.
Enfin, le bimensuel « Place Publique » (octobre 2009), lui consacre un très beau reportage signé du spécialiste Dominique Rabourdin. "Il connaîtra jusqu’à sa mort une existence difficile", souligne celui-ci, qui retrace le parcours du Rezéen parti vivre au Mexique puis en France, Espagne, Brésil… D’André Pieyre de Mandiargues à Julien Gracq, tous ont loué l’œuvre poétique et révoltée de Péret : "Mort aux vaches et au champ d’honneur", "Le déshonneur des poètes" ou "Je ne mange pas de ce pain-là", autant de titres explicites de ses ouvrages.
En 1956, il "proteste contre la répression russe à Budapest, contre la politique de la France en Algérie, contre le régime gaulliste". On peut citer la définition qu’André Breton donnait en 1934 du mot "surréalisme" : "C’est la beauté de Benjamin Péret écoutant prononcer les mots de famille, de religion et de patrie".
Stéphane Pajot
Place Publique N° 17, en vente en kiosque. 10 euros.
Exposition "Nantes et le surréalisme" du 23 octobre 2009 au 27 février 2010 à la médiathèque.
A Paris, exposition Benjamin Péret Maison de l’Amérique Latine. Souscription catalogue (12 euros). http://www.benjamin-peret.org
Jusqu’au 27 février 2010, rendez-vous avec les surréalistes, de Jacques Vaché à André Breton. Extraits.
Petit à petit, la bibliothèque de Nantes, via l’engouement et la passion non dissimulée de sa directrice, Agnès Marcetteau, a su acheter au fil des ans d’incroyables et d’inédits documents. Une politique d’acquisition menée de main de maître qui démarre en 1990 par un manuscrit original du Rezéen Benjamin Péret, « Les couilles enragées ». Un texte pornographique que le dénommé Benjamin Péret n’arrivera pas alors à faire éditer à cause de la censure. Du coup, il rebaptise son opuscule d’une quarantaine de pages « Les rouilles encagées ». « Il s’agit d’un tout petit cahier d’écolier », précise Agnès Marcetteau. « Nous l’avions acquis lors de la vente Jacques Matarasso », un libraire-galeriste de Paris, qui toute sa vie défendra les jeunes artistes. La Ville a ainsi dépensé environ 550 000 euros en vingt ans d’achats.
Stéphane Pajot
« En route mauvaise troupe, Nantes et le surréalisme » jusqu’au 23 février 2010. Entrée gratuite.
Librairie José Corti, 1987.
Benjamin PÉRET, dans un de ses poèmes, dresse une liste de 18 propositions suffisamment radicales pour être dignes d’intérêt. Parmi celles-ci :
Laver l’encre au vin rouge pour distraire les enfants qui se battent dans la cour
Ou
Arroser tous les jours les drapeaux avec de l’huile à machines
…
Dorer les escaliers pour éviter de les balayer
Avec l’unique réserve suivante :
Mais ne jamais insulter le facteur pour chasser les souris de la pendule
Tout est dit ou presque. Relire Péret s’impose. Pour nous délier du quotidien ou pour y revenir par un tout autre chemin.
Le 4 juillet 1899 : naissance de Victor, Maurice, Paul, Benjamin PÉRET à Rezé près de Nantes.
Quelle sublime négligence rétrospective dans cette énumération ! Benjamin Péret rattrapé par la postérité. Une seule boucle biographique suffira à l’attache. Définitivement pense-t-on. Ainsi naissent les poètes.
Élevé par sa mère à partir de 1901. De 1905 à 1912 : l’écolier turbulent découvre les écoles buissonnières. L’expression, s’il vous plaît, s’écrit au pluriel. L’époque l’exige.
Belle voie d’entrée (toujours en 1912) à l’École Livet où la préparation aux Arts et métiers est des plus studieuses. Une très succinte information est donnée par Claude Courtaud dans son ouvrage sur Benjamin Péret.
Réfractaire à ce type d’étude, il est inscrit dans une école de dessin industriel. Bref passage, là encore ! La « sujétion » scolaire lui est insupportable.
Madame Péret mère le contraint à s’engager. Démobilisé, il rencontre André Breton en 1920, participe en 1921 au mouvement Dada puis rompt l’année suivante. Avec la parution du Passager du transatlantique (1921) une grande aventure poétique peut commencer. Parallèlement, dès 1928, s’amorce un itinéraire qui traduit un engagement politique de plus en plus marqué. Ses longs séjours au Brésil et au Mexique seront déterminants. L’attention portée aux mythes d’Amérique se traduit par une nouvelle et impérieuse activité poétique.
La pointe sèche, le mordant même de la Révolution surréaliste possède désormais une contremarque supplémentaire : Le lycée Livet pourrait-être alors une mémoire en pochoir, une béance inscrite dans le creux du plus long sommeil hypnotique ; un non lieu décisif et matriciel sans lequel la plus sérieuse des révoltes, celle de Benjamin Péret — celle de ses 13 ans — ne se serait, très vraisemblablement, jamais dessiner.
Les années 1910 désignent la modernité d’un nouveau type d’enseignement celui de l’École nationale professionnelle Livet.
Mais la scolarité de Benjamin Péret témoigne d’une grande inapplication... Il n’en reste pas moins que Benjamin Péret ouvre, de manière poétique et révoltée, une autre route.
La poésie se moque des preuves. Elle se suffit à elle-même. Par elle, tous les mots sont tenus de se révéler et c’est dans leur fragilité déroutante que le poète se tient. Le poème ainsi nous protège de l’inconsistance.
Que lisait-on (ou ne lisait-on pas) en 1912 au lycée Livet ? Un extrait de la bibliothèque spéciale de 1908 montre la possibilité d’entreprendre quelques aventureuses lectures.
Mais pour l’année 1912-1913, il serait vain de vouloir délimiter avec exactitude les premiers contours de l’imaginaire de Benjamin Péret.
Ce dernier a su ne pas s’enliser dans la mémoire des traces. Toute balise biographique est par avance détruite. Le passage à Livet (?) ou ailleurs interroge et déjoue par avance tout récapitulatif, toute annexion anecdotique. C’est précisément à 13 ans que Benjamin Péret apprend déjà à gommer l’inessentiel.
On n’apprend pas à l’école le métier de poète ni à devenir un poète national. On apprend les poètes. C’est beaucoup et c’est très peu.
Une indication des plus sommaires : « Au cours d’un mouvement de son unité, en gare de Compiègne entre deux trains, découverte sur un banc d’un exemplaire abandonné de la revue Sic contenant des poésies d’Apollinaire. »
On peut rêver. Le BookCrossing n’existait pas encore ! La poésie n’est jamais assignée à résidence. Les poètes, eux, oui parfois.
Claude Briantais
Œuvres
Tome I Poésie, Eric Losfeld.
Tome II Poésie, Eric Losfeld.
Tome III Contes, Eric Losfeld.
Tome IV Contes, José Corti.
Tome V Écrits politiques, José Corti.
Tome VI Écrits ethnographiques, sur l’art et le cinéma, José Corti.
Tome VII et dernier où l’on trouve un index général, José Corti.
Dans le Tome VII figure aussi la bibliographie complète des œuvres de Benjamin Péret et des textes écrits sur Benjamin Péret.
Tome III Contes, Eric Losfeld, 1979.
MYSTÈRE DE MA NAISSANCE
Et quand je lui ai répondu 19
il m’a répondu 19
22 si tu as le temps d’être riche
30 et 40 pour la comédie en deux temps
50 pour ton sale anniversaire
100 pour les commodités du printemps
Pour le reste je suis pâle et hypnotique
mais occupez-vous de vos pavés cher docteur
et laissez à l’eau claire le soin de devenir de l’eau sale
MÉMOIRES DE BENJAMIN PÉRET
Un ours mangeait des seins
Le canapé mangé l’ours cracha des seins
Des seins sortit une vache
La vache pissa des chats
Les chats firent une échelle
La vache gravit l’échelle
Les chats gravirent l’échelle
En haut l’échelle se brisa
L’échelle devint un gros facteur
La vache tomba en cour d’assises
Les chats jouèrent la Madelon
et le reste fit un journal pour les demoiselles enceintes
LE LANGAGE DES SAINTS
Il est venu
il a pissé
Comme il était seul
il est parti
mais il reviendra
l’œil dans la main
l’œil dans le ventre
et sentira
l’ail les aulx
Toujours seul
il mangera les asperges bleues des cérémonies officielles
Eric Losfeld, 1969.
LES LYCÉES DE JEUNES FILLES SONT TROP PETITS
La nature des voies de chemin de fer
laisse indifférents les scarabées qui moururent de la peste
de même que le vin chaud
n’empêche pas les petits poissons de dormir
à la lueur d’une lanterne
De long en large
la mie de pain passe de long en large
et s’extasie devant les chiens pissant devant les arbres
centenaires
Quelle audace
Mais l’audace son chapeau à la main
vous dit merde
car vous êtes plat et moisi
tricolore et pourri
décoré
décomposé
barbu
véreux
et pour tout dire semblable en tous points à une armée de
puces sur un tapis sale
Œuvres complètes Tome 2 Eric Losfeld 1971.
S’ENNUYER
Quand les montagnes têtent les serpents qui les étouffent
et les bêtes de sang somment l’électricité
d’aller se faire pendre ailleurs
la poussière amalgamée sur les nouveau-nés
se fend de haut en bas
et sous la robe de soirée
apparaît le numéro gagnant
C’est un petit chien qui compte jusqu’à 18
et s’arrête en gémissant parce qu’il a avalé la queue du 9
si bien qu’aussi loin que se traînent ses regards
on découvre le désert d’un rayon bleu d’acier
qui flotte au-dessus d’une bouteille de champagne
riant à cause d’un naufrage
où tout un séminaire fut pendu par les pieds
pour éloigner les puces qui s’étaient converties à la faveur
de la tempête
Il pleut C’est vrai il pleut des fibres de palmier
qui s’enroulent autour des maisons bourgeoises
et les bourgeois sont les lamproies
dévorées par les nègres
qui depuis longtemps ont reconnu l’inexistence du Japon
qu’on dit perché quelque part sur un arbre mort
d’où le matin sortent de belles formes blanches
des femmes nues qui disparaissent ensuite
dans la respiration des dormeurs
Tout cela ne va pas sans une certaine stupeur
qui leur fait dire une fois réveillées
Tout tourne
Oui tout tourne jusqu’aux plus beaux yeux du monde
qui se vissent dans d’autres yeux
et y restent mais tournent parce que les fauves font le tour
de leur cage
C’est ainsi que le vent après avoir gonflé les tuiles des
toitures
s’assoit tranquillement à l’ombre des grands arbres
et attend la détonation qui le réveillera
mais il arrive qu’en sa présence
deux automobiles se heurtent violemment
et projettent dans l’œil des flics un grand jet d’iode
qui en fait des morues
de vieilles morues catholiques si salées et desséchées
qu’il n’y a plus d’espoir
d’en faire autre chose qu’une paire de ciseaux qu’on jette
aux ordures
Ensuite vient le savon qui malgré sa coxalgie
court assez vite pour rattraper un cycliste
Ce n’est pas moi car je ne sais pas me servir de cette bête
qui miaule pour imiter les chats en rut
ce n’est pas moi mais un petit chien
qui a avalé la queue du 9
Œuvres complètes Tome 2 Eric Losfeld 1971.
Eric Losfeld, 1971.
Dimanche 09 août 2009. Il y a tout juste 50 ans, le 18 septembre 1959, disparaissait une figure du surréalisme.
Benjamin Péret et André Breton, photo tirée de la revue « Signes ». Collection : les Amis de Benjamin Péret.
Avec le guide Félibien, retour sur la vie de Benjamin Péret, poète, fidèle ami d’André Breton.
Il est né en 1899 ?
Exact, le 4 juillet 1899 très exactement. Si l’on s’amuse avec les chiffres anniversaires, cela fait donc 110 ans qu’il est né et 50 ans tout rond, le 18 septembre 1959, qu’il a disparu. Il voit le jour à Rezé. Au rayon des chiffres en « 9 », il publie l’année 1929, un livre pornographique intitulé 1929 avec Louis Aragon et Man Ray. Il entre aux arts et métiers à l’école Livet en 1912.
Quand intègre t-il le Cercle des surréalistes ?
Il croise d’abord la route de Paul Eluard, Philippe Soupault, Louis Aragon et André Breton en 1920, tous « dadaïstes », mouvement artistique créé par Tristan Tzara. Des « spectacles-provocations » sont organisés. Benjamin Péret en fait partie. C’est de cette époque que date son amitié pour André Breton. Au printemps 1921, il incarne un « soldat inconnu » lors du « procès de Maurice Barrès » monté par André Breton. La fin du mouvement « dada » est proche, le surréalisme couve.
Quelle est son attitude ?
Son engagement est absolu à la cause révolutionnaire. Il s’inscrit contre l’armée et l’église. Quand André Breton publie le Manifeste du surréalisme, l’acte fondateur en 1924, Benjamin Péret dirige la revue La Révolution surréaliste. Il se révèle un as de l’écriture automatique et d’une poésie originale. Dans les années trente, un critique littéraire demande qu’il soit fusillé pour son poème Vie de l’assassin Foch. En voici un extrait : « Il eut tout ce qu’on fait de mieux dans le genre des dégueulis bilieux de médaille militaire et la vinasse nauséabonde de la Légion d’honneur qui peu à peu s’agrandit. » En août 1936, il combat dans les rangs révolutionnaires en Espagne. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint Nantes, est incarcéré pour activités politiques, puis libéré juste avant l’arrivée des Allemands. Il file au Mexique durant huit ans.
Il écrit toujours ?
Oui, en 1945, il publie Le Déshonneur des poètes. Sous le pseudo de Peralta, il se fend d’un Manifeste des exégètes qui consacre sa rupture avec la IVe Internationale. Retour à Paris en 1948. Il collabore à divers journaux, dont 14 Juillet, revue de résistance intellectuelle, à des courts métrages. Il vit d’une façon précaire, des amis l’hébergent. En 1953, il écrit Mort aux vaches et au champ d’honneur.
Comment s’achève sa vie ?
Il sera opéré d’une névrite et hospitalisé d’urgence en 1959, l’année de l’exposition internationale du surréalisme à Paris. Des amis l’accueillent à Oléron où il écrit ses derniers poèmes. Il meurt le 18 septembre. Il est enterré au cimetière des Batignolles. Sur sa tombe, on peut lire : « Je ne mange pas de ce pain-là. »
Stéphane Pajot
En savoir plus : Revue Signes n°19. Benjamin Péret. 1995. Éditions du Petit-Véhicule.
Prix littéraire 2010
Bibliothèque spéciale 1908
Que lisait-on en 1908 au lycée Livet ?
1 Alencar Le fils du soleil 1857
1 Binger Le serment de l’explorateur 1902
Loui-Henri Boussenard : un auteur prolifique
http://fr.wikisource.org/wiki/Louis...
On pourra, à partir du lien ci-dessous, avoir un rapide aperçu de son abondante production
http://www.priceminister.com/naviga...
1 Boussenard Roule ta bosse
1 Capitaine casse cou
1 Etrangleurs du Bengale
1 L’enfer de glace
1 Sans le sou 1900
1 Mademoiselle Friquette
1 L’île en feu
1 Le tigre blanc
1 Le secret de l’or
1 Le mystère de la forêt vierge
1 Sultan de Bornéo
1 Pirates des champs d’or
1 Charmes de l’Afrique australe
1 Trésor des rois cafres
1 Aventures de 3 Français au pays des diamants 1884
1 Aventures d’un héritier à travers le monde
1 20 000 lieues dans l’Amérique du sud
1 De Paris au Brésil par terre
1 Aventures d’un gamin de Paris au pays des lions
1 Aventures d’un gamin de Paris au pays des tigres
1 Aventures d’un gamin de Paris au pays des bisons 1886
Textes en ligne
1 Les Mystères de la Guyane 1892
1 Alphonse Brown Les faiseurs de pluie 1902
Roman d’aventures sahariennes, il relate une expérience scientifique, la tentative de provoquer la pluie en faisant tonner des explosifs (suite à la remarque que lors des batailles, la pluie est abondante, peut-être à cause du canon). Hélas ! l’essai échoue assez lamentablement.
1 Chanel Droit au Pôle sud
1 Du fait de la terre
1 Debans Camille Aventurier malgré lui
1 Moumousse. Reine éphémère de Somalis
1 Lafargue Fille des vagues
(l’action se déroule aux îles Féroé)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_F...
1 Le Faure Nicolas Popof
1 Lermina 10 000 lieues sans le vouloir
1 Maistre Dans la brousse australienne
1 Salgari La reine des Caraïbes
1 Le tigre de Mompracen
1Boothby Pharos l’Egyptien
1 Brissay Flamberge au vent
1 Boron La goëlette terrestre
1 Fonvielle Le monde invisible
Les Merveilles du monde invisible (1865) Texte en ligne
1 Lermont Ma meilleure amie
1 Meinard Les millions du Petit Jean
1 L’Héritage de Marie Noël
1 Capitaine des sans soucis
1 Cousine d’Amérique
1 Marthold Histoire d’un bonnet à poil 1900
1 Laurie Tito le Florentin 1885
1 Lycée Japonais
1 Oncle de Chicago
1 Tour du globe d’un bachelier
1 Rubis au grand Lama
1 Mayne Reid Planteurs dans la Jamaïque 1875
1 Les deux filles du squatter
1 Nerohron Dompteur de la mer
1 Stahl Les patins d’argent
1 Histoire d’un âne et de deux jeunes filles
1 Maroussia
1 Stevenson L’île au trésor 1883
1 Vallery-Radot Journal d’un volontaire 1874
1 Verne L’invasion de la mer 1905
1 Le maître du monde 1902-1903
1 Le Phare du bout du monde 1901
1 Autour de la lune 1869
1 Le rayon vert 1882
1 Archipel en feu 1883
1 Un billet de loterie 1885
1 Le Chemin de France 1885
1 Le Chancellor 1870-1874
1 Face au drapeau 1894
1 Histoire de Jean Marie Cabidoulin 1899
1 Le désert de glace 1864
1 Erckman Chatrian Histoire d’un sous-maître 1871
1 Les confidences d’un joueur de clarinette
1 Brigadier Frédéric
1 Les Deux frères
1 Hugo Odes et Ballades
1 Les Orientales
1 Les feuilles d’automne
1 Chants du crépuscule
1 Les voix intérieures
1 Les Rayons et les Ombres
1 Les Châtiments
1 Les Contemplations
1 La Légende des siècles
1 Chansons des rues et des bois
1 L’année terrible
1 L’art d’être grand père
1 Hernani
1 Ruy Blas
1 Les Misérables
1 Les Travailleurs de la mer
1 Quatre-vingt-treize
10 Corneille Le Cid Horace
10 Cinna Polyeucte
10 Molière Tartuffe Le dépit amoureux
10 Le Bourgeois gentilhomme
10 Le Misanthrope Les Femmes savantes
10 L’Avare G. Dandin
10 Racine Andromaque Les Plaideurs
10 Esther Athalie