- Accueil
- Galerie de photos
- Repères chronologiques
- Eugène Livet
- Inventaire Crypte
- Architecture et Parc
- 1910-2010
- Archives et Patrimoine technologique et scientifique
» Voir les dernières insertions
» Faire une recherche
» Plan du site
Alfred Joseph Riom
1842-1908 (inhumation au cimetière Miséricorde à Nantes).
Négociant et imprimeur sur métaux. Maire de Nantes.
Formé à l’école communale puis à l’école professionnelle que vient de fonder Eugène Livet à Nantes, Alfred Riom est, en 1861, marchand de métaux en tant que représentant des Forges de Hennebont (Morbihan), principal fournisseur à ce moment des fabricants de boîtes. En 1868, il fonde sa propre usine de métaux et d’impression sur métaux.
Actif à la Chambre de commerce de Nantes où il est élu quinze années de suite, il est juge suppléant au tribunal de commerce à partir de 1877 ─ il sera juge titulaire, premier juge de 1883 à 1885, président en 1887-1888. Cette position lui permet, en 1889, de s’intéresser au projet des Forges de Basse-Indre, société dont il est actionnaire, en vue de créer une usine de fer-blanc à Nantes, mais il ne trouve pas les capitaux nécessaires pour mener à bien ce projet. En 1890, il se lance dans la fabrication de coffrets et panneaux publicitaires et s’associe ensuite avec son gendre Léon Chambon, qui lui succédera. Au tournant du siècle, son papier à lettres indique plusieurs activités : Armement A.Riom (il possède en effet au moins trois navires qui portent le nom de membres de sa famille) ; métaux (fer-blanc, tôles, fers noirs, étains, plombs, cuivres, zincs, fontes) ; impression sur métaux ; tableaux-réclame.
[…] On lit dans son dossier de Légion d’honneur : « M. Riom a fait faire à l’industrie métallurgique de toute la région les plus grands progrès ; il a créé de nouveaux débouchés à cet égard en Espagne, au Portugal, en Angleterre, en Autriche, il a des succursales importantes dans plusieurs pays d’Europe et il a même étendu à l’ Amérique le champ de son activité industrielle. »
[…] Membre du Parti républicain à la fin du Second Empire, Alfred Riom entre au conseil municipal de Nantes. Constamment réélu, il est désigné en 1881 adjoint de Mathurin Brissonneau, maire provisoire. Battu en 1884 et 1888, il se présente aux élections cantonales et est élu conseiller général en 1889, battant le socialiste Charles Brunellière. En 1892, les élections municipales lui sont favorables et il est élu maire le 15 mai, mandat qui ne lui est pas renouvelé en 1896. Il tente en vain de devenir sénateur le 18 mars 1900.
[…] Alfred Riom est maire de Nantes pendant une période difficile sur le plan économique. La production de sucre qui s’était élevée à quarante-cinq mille tonnes en 1891 est descendue à trente-trois mille tonnes en 1893. Le tonnage des navires mis à l’eau par les chantiers de construction a chuté de huit mille six cent soixante-deux à cinq mille sept cent cinquante-quatre tonneaux pendant la même période. La crise et le chômage qui accompagne cette période atteint son point critique en 1893. Fin avril presque toutes les usines sont touchées par les grèves. Un comité général de grève s’installe à la mairie : il y a sept mille sept cent dix-huit grévistes, soit 59 % des ouvriers. Le travail reprend les 3 et 4 mai. A aucun moment, durant le conflit, les autorités n’ont recours à la répression. Le maire de Nantes doit faire face en même temps à une grave épidémie de choléra qui cause la mort de cinq cent quatre-vingt douze personnes, ce qui conduit le conseil municipal à créer un bureau municipal d’hygiène, ainsi que des services de santé publique, d’assistance, de prévoyance et de mutualité. La municipalité Riom favorise enfin la création, de la bourse du travail et lance plusieurs grands projets d’urbanisme. Fait chevalier de a Légion d’honneur le 31 décembre 1892, Alfred Riom fut décoré par Eugène Livet, qui fut son maître, le 29 janvier 1893. Il était aussi vice-président de l’association Polytechnique nantaise fondée en 1865 pour donner gratuitement aux adultes des deux sexes une instruction à la fois plus élevée et plus technique que celle qu’ils ont pu acquérir à l’école primaire.
© Yves Rochcongar, Capitaines d’Industrie à Nantes au 19ème siècle, Editions MeMo, 2003.
© Fonds G.Lecomte
Le Nouvelliste de l’Ouest. Lundi 30 et mardi 31 janvier 1893