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Souvenirs de 39-40
Actions de résistance au quotidien
Mon père, Robert JAMPSIN est entré dans l’administration de l’École Livet (titularisation en octobre 1933) en charge du Secrétariat de Direction auprès du Directeur, M. Gallois. Ayant passé des concours administratifs, il a ensuite travaillé à L’Économat, auprès de M. Simon avant d’être nommé Économe d’un Collège Technique à Mazamet (Tarn), ce qui nous a amenés à quitter Nantes.
Robert JAMPSIN à l’ENP Livet. Photo David et Vallois, 11 rue Aristide Briand à Levallois (prise entre 1933 et 1936).
© Fonds Bernard JAMPSIN
Je n’ai gardé de cette période que de très vagues souvenirs. C’est dans la voiture de M. Simon que ma mère et moi-même avons été ramenés de la maternité, un matin de mai 1936, jusqu’à la petite maison que nous occupions, Avenue de l’Éperonnière (aujourd’hui démolie ainsi que les maisons adjacentes pour laisser place à une barre d’immeubles). Je n’avais donc que 3 ans en 1939. Et mon père était peu prolixe s’agissant de ses activités de résistant.
Je sais toutefois que mon père, fraîchement démobilisé, est entré très tôt en résistance au sein de l’École Livet. Il a notamment participé à la fabrication d’un émetteur-récepteur, en compagnie d’un « complice », M. Jezequel, vraisemblablement le concepteur du poste radio, lequel était camouflé dans une valise que ma mère trimballait de cachette en cachette dans tous les coins de nôtre grenier, terrorisée à la pensée que la maison mitoyenne de la nôtre était occupée par un détachement allemand. Il me semble que la mission du groupe auquel appartenait mon père consistait évaluer les résultats de bombardements anglais et à transmettre ces évaluations vers l’Angleterre au moyen du fameux émetteur-récepteur, la tringle du rideau d’une chambre tenant lieu d’antenne.
Mon père m’a raconté qu’un jour, M. Jezequel et lui-même étaient attablés à la terrasse de l’un des cafés de la Place Graslin (il y en avait plusieurs à l’époque) quand un officier allemand est venu s’asseoir d’autorité à leur table et s’est adressé à eux en les appelant par leur nom. On imagine l’instant de panique ! Or il s’est rapidement avéré qu’il s’agissait en réalité d’un espion anglais infiltré dans l’armée allemande qui venait leur transmettre des instructions.
Une autre anecdote racontée par mon père : les résistants s’étaient aperçus que les Allemands avaient aligné sur un aérodrome de faux avions de chasse en papier mâché. Le renseignement fut transmis en Angleterre à la suite de quoi la RAF est venue bombarder avec des bombes… en bois. Ce souvenir est malheureusement très vague et je ne suis pas du tout sûr qu’il concernait Château-Bougon. Un historien de la résistance nantaise devrait pouvoir éclairer ce point.
Bernard JAMPSIN, 14 février 2010.
Tous droits réservés.
Une première réponse :
Je n’ai pas entendu parler de leurres sur l’aérodrome de Château-Bougon. Le terrain ne présentait sans doute pas d’intérêt suffisant. Il faut préciser que ce terrain a été peu bombardé, la cible principale des Alliés étant l’usine de Bouguenais. Concernant les bombes en bois, un ouvrage est récemment sorti sur le sujet : "l’énigme des bombes en bois - wood for wood". Bois pour bois.
Daniel CHATEAU, Association l’Aéroscope.
Note :
Il ne s’agit pas de remettre en question les différents subterfuges de camouflage et les moyens de désinformation. Ils ont bel et bien existé. On note toutefois de nombreuses divergences. Quid des bombes anglaises en bois, des bombes d’entrainement allemandes en béton et des bombes françaises de 1940 en plâtre ? Tout ceci exige vérification !
Le document ci-dessous indique la date de départ de Robert Jampsin.
© Archives lycée Livet